Talisker c'est ou ?

Au 19e siècle, une petite dizaine fonctionnait encore, avec pour principale préoccupation l’approvisionnement en orge, matière première indispensable à l’élaboration d’un single malt. Le climat marin, les reliefs accidentés et la terre peu fertile de cette région ne sont guère propices à la culture de cette céréale en quantités suffisantes pour une distillerie. Par le passé, les livraisons d’orge, tout comme les expéditions de whisky, se faisaient donc par voie maritime. La distillerie ne possédant pas d’embarcadère avant 1900, les fûts devaient être arrimés ensemble, mis à l’eau dans le loch et acheminés jusqu’aux Puffers, de petits bateaux à vapeur, qui attendaient au large pour les transporter.

De nos jours, la distillerie de Talisker se compose d’un petit groupe de bâtiments niché à proximité du rivage, que recouvre le goémon à marée basse. Il ne reste que peu de vestiges des installations d’origine, en raison d’une récente rénovation, mais surtout de l’incendie survenu en 1960. Causé par la fuite de gouttes d’alcool provenant d’une soupape en laiton défectueuse, sur une chaudière au charbon, il détruisit entièrement la salle des alambics. Celle-ci fut ultérieurement reconstruite à l’identique.

Unique distillerie de l’île de Skye depuis longtemps déjà, Talisker a évolué dans l’isolement. Privée de la présence d’autres distillateurs vers lesquels se tourner le cas échéant, elle ne pouvait compter que sur sa propre ingéniosité.

A en croire de nombreux récits, le Maître-Distillateur souhaitait créer un alcool plus pur, plus proche du Talisker originel qui, jusqu’en 1928, était issu d’une triple distillation, tout comme les whiskeys irlandais.

Il a quel goût ?

Couleur : ambre à reflets ambrés.

Nez : notes d'allumettes frottées, suggérant l'imminence d'une éruption volcanique, algues marines.

Bouche : à son degré d’alcool d’origine, l’attaque aussi explosive que brûlante, intense et fumée, évoque une puissance volcanique brute.

Finale : huileuse, médicamenteuse et poivrée.